Swissolar a récemment publié son premier baromètre du marché solaire suisse, une initiative cruciale pour mieux comprendre les dynamiques de cette industrie en pleine expansion. Jusqu’à présent, le secteur manquait de données de référence, comme les chiffres d’affaires détaillés et les prévisions relatives au besoin en personnel qualifié. Ces informations sont essentielles pour anticiper et gérer la croissance rapide qui se profile.
Objectifs ambitieux pour la production d’électricité solaire
L’organisation a mené une analyse approfondie pour dresser un état des lieux du secteur et évaluer les besoins futurs, en particulier pour atteindre l’objectif ambitieux de produire plus de 28 TWh d’électricité solaire d’ici 2035. Cet objectif s’inscrit dans le cadre de la nouvelle loi sur l’électricité adoptée en Juin 2024, qui fixe pour la Suisse une production de 35 TWh d’électricité provenant de sources renouvelables d’ici 2035. Bien que la loi ne définisse pas d’objectifs spécifiques pour le photovoltaïque, ce dernier devrait couvrir 80% de cette cible, soit environ 28 TWh. Ce qui signifie que la production solaire devrait croître de plus de quatre fois au cours des dix prochaines années.
Croissance de la capacité installée : vers 1,7 GW supplémentaires en 2024
En 2023, la Suisse a installé une puissance photovoltaïque de plus de 1,6 GW, soit une croissance de plus de 50% par rapport à l’année précédente. En 2024, Swissolar prévoit une nouvelle augmentation avec l’installation de 1,7 GW supplémentaires, portant la capacité totale à 8,15 GW, ce qui générera environ 6,9 TWh, couvrant ainsi près de 11% de la consommation totale du pays. Cependant, pour les années 2025 et 2026, la croissance pourrait ralentir en raison de certaines incertitudes liées à la nouvelle législation. Après cela, la dynamique devrait se redresser, soutenue par des mesures comme les regroupements virtuels et les communautés électriques locales, qui favoriseront l’ajout de nouvelles installations.

L’essor des installation alpines et intégrées au bâti
Le secteur solaire suisse mise également sur des installations alpines à grande échelle. Ces systèmes, bien qu’ils soient plus coûteux en raison des défis logistiques et de la nécessité d’étendre les infrastructures de réseau, présentent des avantages considérables. Par exemple, les installations alpines génèrent environ 50% de leur énergie en hiver, contre seulement 30% pour les systèmes en toiture. Ces installations ont un potentiel important, notamment pour la production d’électricité pendant les mois où la demande est plus élevée.
Les installations photovoltaïques en façade, quant à elles, gagnent en popularité. Bien qu’elles soient plus chères et moins performantes que les systèmes en toiture, elles jouent un rôle important, notamment en produisant de l’électricité aux heures de pointe, tôt le matin et en fin de journée. Leur capacité à générer entre 40 et 50 % de leur énergie en hiver les rend également intéressantes pour une production stable tout au long de l’année. Selon Swissolar, le potentiel de ces installations sur des surfaces adaptées pourrait atteindre 17 TWh par an.
Le chiffre d’affaires du secteur solaire
En ce qui concerne le chiffre d’affaires du secteur, Swissolar a estimé que celui-ci a atteint environ 3,3 milliards de francs suisses en 2023. Avec l’objectif de 28,3 TWh d’électricité solaire d’ici 2035, le chiffre d’affaires pourrait atteindre 6,1 milliards de francs suisses. Ce chiffre tient compte des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, qui représentent environ 44% du total.
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L’évolution des coûts de main-d’œuvre et des matériaux
Les coûts dans le secteur du solaire varient en fonction des types d’installation. Toutefois, une tendance générale à la réduction des coûts des matériaux et à l’amélioration de l’efficacité des installations pourrait conduire à une baisse des prix à la consommation à long terme. Le secteur voit également une augmentation de la part des coûts de main d’œuvre, ce qui reflète une meilleure rémunération des professionnels qualifiés et l’augmentation de la demande en main d’œuvre pour soutenir cette croissance.